Hot

Le plus grand squat de France évacué pour les JO

Le plus grand squat de France, qui abritait jusqu’à 450 migrants, dont la plupart étaient en situation régulière, a été évacué ce matin à Vitry-sur-Seine, à seulement 100 jours des Jeux olympiques. L’évacuation, attendue depuis plusieurs jours, s’est déroulée dans le calme malgré la présence de quelque 250 policiers mobilisés pour l’opération.

Des sans-abris, ayant trouvé refuge dans cette entreprise désaffectée du Val-de-Marne, avaient commencé à quitter les lieux les jours précédents. Tôt ce matin, les quelque 300 personnes encore présentes, hommes, femmes et enfants, ont dû quitter les lieux, emportant avec eux leurs maigres possessions dans des valises souvent surchargées.

Des migrants en difficulté dans le squat

Pour Mohammed Sayed, un Erythréen qui résidait dans le squat depuis près de trois ans, cette évacuation représente un nouveau défi. Malgré son statut de réfugié et son emploi en CDI dans la maintenance électrique, il peine à trouver un logement décent. « Ce n’est pas que je suis content d’être là, mais je vais aller où? », se demande-t-il, sa valise à roulettes à ses côtés.

L’association United migrants, qui apporte régulièrement son soutien aux résidents des squats, estime que 80% d’entre eux étaient en situation régulière en France. Cette évacuation survient dans un contexte où le démantèlement des camps de fortune s’accélère à l’approche des Jeux olympiques, comme le souligne Paul Alauzy, de Médecins du monde : « Cela fait un an qu’on assiste à des expulsions et les squats évacués restent toujours vides. »

Une assocation à l’aide du squat

Les témoignages des membres de l’association mettent en lumière les difficultés rencontrées par les migrants, même lorsqu’ils ont des papiers en règle. « À cent jours des Jeux, on expulse des Tchadiens, des Soudanais, des Erythréens, des Ivoiriens, des Guinéens qui ont des papiers : des gens en CDI mais à qui on ne veut pas louer d’appartements », déplore-t-on au sein de l’association.

Gwendoline, qui travaille avec les migrants au quotidien, exprime sa tristesse face à leur situation : « C’est tellement désolant de voir ces personnes, souvent en situation régulière, être ainsi délogées et contraintes de vivre dans la précarité. Nous faisons de notre mieux pour les soutenir, mais il est difficile de voir à quel point ils sont laissés pour compte. » Ces évacuations successives soulèvent des questions sur les solutions de logement disponibles pour les migrants en région parisienne. Malgré les efforts des associations, de nombreux résidents se retrouvent sans abri, contraints de chercher refuge dans des conditions précaires, comme en témoigne Ali, un homme de ménage à Disneyland, contraint de revenir dans la région parisienne après avoir été expulsé vers Toulouse par erreur.

Related Post

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *